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Les géants du streaming se retrouvent une nouvelle fois au cœur de la tourmente en France. Prime Video, le service vidéo d’Amazon, a fait un recours auprès du Conseil d’État le 10 avril 2024. L’objet de ce recours ? La chronologie des médias, jugée trop restrictive par le service pour ses propres productions ainsi que pour ses abonnés.
Dans le paysage complexe de la diffusion cinématographique, la chronologie fixe actuellement un délai de 17 mois avant que Prime Video ne puisse diffuser un film après sa sortie en salles. Cette attente jugée interminable par le service est un obstacle de taille dans sa quête pour satisfaire les amateurs de films avides de nouveautés. Chez Netflix, qui partage aussi cette frustration, ce délai est légèrement réduit à 15 mois. Néanmoins, la plateforme aurait également exprimé son souhait de voir ces délais raccourcis à nécessité pour rester compétitive face à d’autres mastodontes du secteur.
Disney+ et Canal+ : des exemples de négociations fructueuses
Alors que Prime Video et Netflix cherchent à retrouver un équilibre et se battent pour réduire cette longue attente, certains acteurs ont réussi à faire valoir leurs revendications. Disney+, pour sa part, a agréé des termes avantageux : un délai de seulement 9 mois lui est accordé. Cela n’a pas été sans contrepartie, car Disney s’est engagé à réinjecter entre 20 et 25 % de son chiffre d’affaires en France dans la production audiovisuelle locale, une action qui profite largement au cinéma français.
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Canal+ a, quant à lui, le privilège d’un délai encore plus court, leur permettant de diffuser des films seulement 6 mois après leur sortie en salle.
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Prime Video, pour sa part, partage son délai de 17 mois avec Paramount+ et Max.
Avec le paysage actuel, Prime Video pourrait se sentir injustement traité, d’autant plus quand des concurrents directs bénéficient d’un chemin plus rapide vers la mise en ligne de nouveaux contenus.
https://www.youtube.com/watch?v=onT6–G1er4Quête d’équité dans le secteur du streaming
La précédente tentative harmonieuse de trouver une solution via des discussions semble mettre lumière une absence de terrain d’entente appropriée pour toutes les parties prenantes. Les deux géants du streaming basé aux États-Unis prennent surtout leur inspiration dans l’équité perçue, prônant un modèle festonné, s’étalant sur des délais plus courts. Ils réclament ensemble un délai maximal de 12 mois post-sortie en salles, en vue d’établir une base davantage équilibrée entre les différents leaders du streaming.
- Netflix et Prime Video, en s’alliant sous cette démarche commune, espèrent attirer l’attention des autorités régulatrices sur l’urgence d’une réforme de cette chronologie des médias.
Les implications et ce qu’elles révèlent
En effet, toute la question de ces délais impose une réflexion profonde sur l’évolution et l’adaptation nécessaire des normes à l’ère du numérique, où les attentes des spectateurs se jouent en temps réel. Ces plateformes cherchent ainsi à adopter des déclinaisons plus flexibles à cet écosystème en pleine mutation.
S’adapter ou subir la perte de potentiels abonnés, voilà le dilemme qui semble peser sur ces groupes. Alors que dans de nombreux pays la consommation de contenus à la demande ne cesse de croître, la France continue d’être piégée dans un carcan de restrictions temporelles qui freine le rythme crescendo de cette industrie innovante. Dans ce contexte, Prime Video et Netflix n’ont d’autre choix que d’ériger leurs revendications avec une nouvelle vigueur.
L’issue de cette bataille pourrait redéfinir les paradigmes du divertissement numérique en France, pour le mieux ou pour le pire. Les voies de la négociation pourraient se voir une réouverture, sous la pression conjointe des deux géants américains du streaming. Seul le temps nous dira si leurs efforts porteront leurs fruits et entraîneront cette restructuration tant attendue. Mais pour l’heure, le suspense perdure dans l’attente d’Arbitrages.