Afficher le sommaire Masquer le sommaire
La lutte contre le piratage sportif prend une nouvelle dimension en Belgique, avec les mesures drastiques adoptées par DAZN et 12th Player pour contrer le streaming et les services IPTV illégaux. Juste avant le coup d’envoi de la deuxième journée des play-offs du championnat belge, ces diffuseurs ont orchestré une série de blocages visant plus de 130 sites illicites.
Une opération qui mobilise les géants du numérique
Ce qui distingue cette action des efforts antérieurs, c’est l’ampleur de l’infrastructure numérique mise en jeu. Non seulement les fournisseurs d’accès Internet se sont mis en ordre de bataille, mais des acteurs majeurs tels que Cloudflare, Google et Cisco ont également été mobilisés. Les services DNS offerts par ces entreprises deviennent ainsi un terrain de lutte inédit, puisque le tribunal leur a imposé de bloquer l’accès aux sites ciblés. Toute dérogation pourrait leur coûter une pénalité de 100.000 euros par jour.
- Cloudflare : Un acteur clé dans la fourniture de services DNS publics
- Google : Plus connu pour son moteur de recherche, mais aussi un géant des DNS
- Cisco : Connue pour ses équipements réseaux, elle propose également des solutions de DNS
Cette initiative est possible grâce à une loi innovante adoptée en 2022, offrant aux ayants droit les moyens légaux de procéder à des blocages dynamiques sans retour systématique devant le juge. Cette législation a permis à DAZN et 12th Player de prendre les devants avec le soutien complet de FAI nationaux tels que Telenet, Proximus, Voo et Orange.
La fin des astuces de contournement
La nouveauté critique de cette démarche réside dans l’implication des services DNS. Par le passé, il suffisait souvent aux utilisateurs de contourner les blocages en modifiant leur DNS, par exemple vers ceux de Google ou Cloudflare. Cependant, cette opération empêche désormais l’accès même avec ces DNS. Cela représente un défi de taille pour ceux qui officient dans l’ombre du streaming illégal.
- Les principaux fournisseurs d’accès, à savoir Telenet, Proximus, Voo et Orange, sont alignés avec cette stratégie.
- Une amende lourde de 100.000 euros par jour vient sanctionner toute entreprise qui refuse de se conformer aux ordres du tribunal.
Cette nouvelle approche soulève néanmoins la question délicate de la durabilité. Bloquer l’accès ne revient pas à éliminer la source des flux illégaux. Les sites concernés pourraient très bien réapparaître sous de nouveaux noms de domaine, rendant la tâche de ces géants du numérique et des ayants droit complexe.
Les blocages massifs, une première dans le secteur
Bien que cette campagne de blocages intervienne de manière remarquable par sa dimension et la coordination entre divers acteurs du numérique, le concept de lutter contre le piratage n’est pas étranger à la Belgique. Jusqu’à présent, les actions menées étaient plus ponctuelles et concernaient rarement un si large éventail de sites.
Face à cet enjeu technologique et juridique, reste à observer comment cette stratégie sera menée à bien à l’avenir et si elle arrivera à freiner le streaming illégal dans cette ère numérique. Pour les FAI, l’engagement est non seulement un devoir légal, mais aussi un positionnement en faveur des droits sportifs, essentiels à la diffusion payante de contenus. On peut se demander si à terme, une coopération internationale ne serait pas nécessaire pour renforcer encore davantage ces initiatives locales.
Ainsi, la Belgique se positionne à l’avant-garde de la lutte contre le piratage sportif, en innovant dans sa méthode de blocage. Cependant, il n’est pas exclu que les adaptations des pirates, face à ces nouvelles normes, entraînent encore des innovations légales et technologiques. L’avenir nous dira si ces mesures radicales porteront leurs fruits ou si elles ne feront qu’alimenter la créativité des acteurs illicites.