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La société MG, bien implantée en Europe, envisage désormais d’opter pour une nouvelle stratégie afin de contourner les mesures douanières instaurées récemment par Bruxelles. Cette décision fait suite à une augmentation notable des taxes visant les voitures électriques importées de Chine. Ces barrières douanières résultent d’une enquête menée sur les pratiques commerciales des constructeurs chinois, accusées de bénéficier de subventions étatiques, ce qui leur permettrait de vendre à des prix inférieurs à ceux des marques occidentales.
Une stratégie originale d’approvisionnement
Bruxelles a, par le passé, durci les règles concernant les importations, mais avec cette dernière manœuvre, la situation s’est encore compliquée pour certains, et notamment pour le groupe SAIC, propriétaire de MG. Ce dernier se retrouve aujourd’hui confronté à des droits de douane supplémentaires atteignant 37,6 %, ajoutés aux 10 % déjà en vigueur.
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SAIC paie lourdement les conséquences des nouvelles taxes.
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MG4, modèle phare de la marque, pourrait voir ses prix gonfler considérablement.
Cependant, plutôt que d’accepter cette situation, MG explore une alternative audacieuse. Selon un rapport du média thaïlandais The Nation, la marque planifie d’exporter ses véhicules depuis la Thaïlande. Ce choix stratégique repose sur la présence d’une usine dans ce pays, fonctionnant depuis 2017, et dotée d’une capacité de production de 100 000 unités par an. De surcroît, depuis la fin de l’année dernière, la MG4 est déjà fabriquée dans ces installations.
Dans cette optique, MG ne relocaliserait pas seulement pour échapper aux taxes, mais tirerait aussi parti de la synergie industrielle existant en Thaïlande.
Un projet ambitieux et quelques défis en perspective
La transposition de la production ne serait néanmoins pas une simple formalité. Pour être reconnue comme ‘produite en Thaïlande’, une voiture doit contenir au moins 40 % de ses composants fabriqués localement. Heureusement, cet objectif est considérable grâce au climat d’investissement favorable instauré par les entreprises chinoises sur place.
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Le vice-président de SAIC Motor, Suroj Sangsnit, souligne l’intensification des investissements chinois en Thaïlande, accentuant la production locale.
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L’arrivée potentielle d’un accord de libre-échange entre la Thaïlande et l’UE offrirait aussi des opportunités économiques.
Si cet accord voyait le jour d’ici la fin de l’année, il ouvrirait définitivement la voie à une entrée accrue des véhicules thaïlandais dans le vieux continent. Cette initiative ne concerne pas uniquement MG, mais séduit aussi d’autres marques comme Volvo, qui présume relocaliser son modèle EX30 en Belgique, et par conséquent échapper également à la hausse des taxes. Cette relocalisation permettrait, en outre, de bénéficier du bonus écologique de 4 000 euros offert en France.
À travers ces mesures, les constructeurs automobiles tentent de préserver leur compétitivité face aux fluctuations des politiques commerciales internationales. La démarche de MG, en se tournant vers la Thaïlande, allie ingéniosité et pragmatisme, offrant des solutions viables pour contourner les nouvelles contraintes tout en continuant à satisfaire la demande européenne. Toutefois, il reste indispensable de surveiller de près l’évolution des négociations commerciales et de s’adapter en conséquence aux changements qui pourraient subvenir.