Qwant et Ecosia s’allient pour défier Google avec un moteur de recherche européen

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Face à la domination mondiale des géants américains dans le secteur des moteurs de recherche, deux entreprises européennes, Ecosia et Qwant, unissent leurs forces pour concevoir un index de recherche indépendant, car elles cherchent à se libérer des chaînes imposées par des mastodontes comme Google et Microsoft. Ce partenariat pionnier est matérialisé par la création de la joint-venture baptisée European Search Perspective (EUSP), symbolisant une alliance 50:50 entre les sociétés respectivement basées à Berlin et Paris.

Ecosia, connue pour son engagement écologique et ses initiatives de reforestation, se distingue par son but de planter un arbre pour environ 50 recherches effectuées sur sa plateforme. De son côté, Qwant se démarque par sa politique stricte de respect de la vie privée, assurant à ses utilisateurs que leurs données personnelles ne seront ni suivies ni revendues.

Les motivations derrière cette union

La décision d’Ecosia et Qwant de collaborer repose sur plusieurs raisons fondamentales :

  • La nécessité de réduire la dépendance technologique face aux plateformes américaines.

  • Les coûts significatifs associés à l’utilisation des APIs de recherche, notamment suite à l’accroissement des tarifs par Microsoft pour ses APIs Bing.

  • Le besoin stratégique de garantir la souveraineté technologique de l’Europe, particulièrement pour éviter les obstacles géopolitiques potentiels liés à la dépendance à l’égard des infrastructures américaines.

Les deux compagnies, bien qu’actuellement utilisatrices des résultats de recherche fournis par Bing et Google, n’envisagent pas de renoncer immédiatement à ces services mais souhaitent diversifier leurs options technologiques. Un des objectifs clé de cette collaboration est le lancement de l’index de recherche en France début 2025, avec une expansion prévue en Allemagne d’ici la fin de la même année, et à terme, à d’autres langues européennes.

Olivier Abecassis, PDG de Qwant, met en avant l’importance de dégager l’Europe de la servitude technologique imposée par des acteurs externes. Tandis que Christian Kroll, à la tête d’Ecosia, compare cette décision proactive à l’indépendance énergétique que l’Europe aspire à maintenir, suite à la guerre en Ukraine.

L’importance de l’indépendance numérique

EUSP totalement implantée à Paris, aspire à constituer une infrastructure pour d’autres entreprises technologiques indépendantes, fortifiant ainsi le socle technologique européen. Le projet capitalise également sur un cadre législatif favorable comme le Digital Markets Act de l’Union Européenne, exhortant les sociétés majeures à partager leurs datasets, favorisant ainsi l’émergence d’acteurs européens autonomes.

Ce partenariat stratégique répond à la montée en puissance des coûts et des politiques restrictives des majors américains. Voici les principaux bénéfices anticipés par les deux entreprises :

  • Une meilleure protection des données personnelles grâce aux innovations technologiques développées par Qwant.

  • La promotion d’un moteur de recherche européen éthique aligné sur les besoins sous-jacents au-delà de la sécurité numérique.

Au cœur de cette initiative, le partenariat Ecosia-Qwant représente un pas audacieux vers la reconquête de l’indépendance numérique et une réponse proactive face à l’influence écrasante des solutions digitales américaines.

Un projet ambitieux soutenu par les tendances actuelles

Avec cette collaboration, les deux entreprises embrasseront une transition vers une autonomie accrue, tout en cultivant un environnement en ligne qui respecte la vie privée d’autrui, encourageant ainsi d’autres acteurs européens et mondiaux à capitaliser sur des solutions respectueuses des données utilisateurs. Cette vision va de pair avec le développement durable et le respect de l’environnement, piliers centraux d’Ecosia, consolidant leur engagement envers un avenir technologique respectueux.

Cette initiative ne répond pas seulement à une nécessité technique, mais elle établit également un précédent de responsabilité sociétale, prouvant que l’éthique peut guider la création de services numériques innovants. L’EUSP s’inscrit dans un mouvement plus vaste cherchant à réduire l’hégémonie des géants technologiques américains, tout en renforçant la coopération et l’autonomie des pays européens. En somme, c’est un véritable manifeste d’indépendance, salué comme un modèle potentiel pour d’autres secteurs cherchant à s’émanciper des influences extérieures impériales.

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