Trump nomme un défenseur acharné de la liberté d’expression à la tête de la FCC

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Donald Trump a récemment confié à Brendan Carr la présidence de la Commission fédérale des communications (FCC), nouvelle que l’ancien président a lui-même proclamée le 17 novembre 2024. Pour Donald Trump, Carr est synonyme de défense des droits fondamentaux en matière de communication, en particulier lorsqu’il s’agit de la liberté d’expression, un engagement souligné par les dires d’Elon Musk.

Un régulateur en croisade contre les géants de la tech

Carr s’est illustré par des déclarations frappantes sur X, son réseau social de prédilection. Il y affirme avoir un plan bien précis : contrecarrer ce qu’il décrit comme le “cartel de la censure” autoproclamé par des sociétés telles que Facebook, Google, Apple, et Microsoft. Sa mission première, selon lui, est de rétablir intégralement le droit à la liberté d’expression pour tous les citoyens américains. Faisant partie intégrante de la FCC depuis 2012, et nommé commissaire en 2017, Carr apporte à ce rôle une richesse d’expérience, notamment en tant qu’avocat spécialisé en réglementation.

  • A contribué au “projet 2025”, un texte ambitieux du cercle de réflexion Heritage Foundation.
  • Objectifs : reprendre le contrôle des Big Tech, augmenter la sécurité nationale, booster l’économie, et garantir la transparence de la FCC.

Donald Trump s’attend à ce que Carr démantèle un lourd cadre réglementaire perçu comme un obstacle pour les créateurs d’emplois et d’innovations aux États-Unis. Dans le résumé qu’il offre, la FCC sous Carr devrait prêter une attention particulière aux besoins des régions rurales, souvent négligées.

L’opposition de Carr à la FCC est déjà bien documentée, notamment avec la décision controversée prise en 2022 concernant une subvention de 885 millions de dollars à Starlink, entreprise dirigée par Elon Musk. Selon Carr, cette décision était un “acte de rétorsion” contre Musk, cible fréquente de critiques politiques.

Projet 2025: une refonte ambitieuse

Brendan Carr est également l’auteur d’un chapitre clé du “projet 2025”, un manifeste proposé par la Heritage Foundation, visant à transformer l’administration fédérale en un pilier de l’administration Trump. Dans ses écrits, Carr précise plusieurs axes stratégiques pour la FCC qui visent non seulement à restaurer la liberté d’expression mais aussi à assurer la transparence et l’efficacité de la gouvernance institutionnelle. Cette vision, articulée en quatre volets, compte bien redonner tout son sens à l’encadrement des technologies de communication.

  • Reprendre le contrôle des grandes entreprises technologiques
  • Encourager les mesures de sécurité nationale robustes

Les effets escomptés de cette nomination pourraient être multiples dans le secteur médiatique. En tête des préoccupations, les menaces émises par Trump concernant les chaînes CBS et ABC. Ces dernières pourraient perdre leurs licences de diffusion, un coup qui serait fatal, à cause de ce que le camp Trump perçoit comme un biais pro-Kamala Harris.

En pont d’attache sur le front international, Carr ne mâche pas ses mots concernant TikTok, propriété de la multinationale chinoise ByteDance. Il a suggéré que celle-ci soit purement et simplement bannie des États-Unis dans un effort concerté de protection de la souveraineté numérique et de sécurisation des données des citoyens américains. Ce positionnement illustre un climat de méfiance grandissant vis-à-vis de la technologie et des applications venues d’Asie, surtout dans une ère où les données sont devenues la nouvelle colonne vertébrale des sociétés modernes.

Vers une stratégie numérique américaine redéfinie

Il est indéniable que la nomination de Brendan Carr arrive à un moment crucial, alors que les grandes plateformes technologiques façonnent inéluctablement la manière dont l’information circule et est perçue. Au-delà des mots, cela se traduit par des implications tangibles : la structure même de l’écosystème numérique américain pourrait bientôt voir arriver des changements profonds. La question qui demeure est de savoir si cette stratégie réussira à faire passer sa vision d’une troisième voie, celle qui navigue entre innovation technologique et responsabilité numérique, sans tomber dans la dérive autoritaire.

Les directions futures pourraient à la fois marquer un tournant décisif et une étape charnière dans la relation des États-Unis avec les nouvelles technologies. Carr sera-t-il en mesure de transformer ses promesses en réalités palpables ? Réinventer les règles du jeu pour redonner à la FCC ses lettres de noblesse est certainement l’un des défis les plus redoutables de sa carrière.

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