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Alors que les regards sont tournés vers les nouvelles directions des institutions fédérales, Donald Trump, président élu, a désigné Brendan Carr pour prendre la tête de la Commission fédérale des communications (FCC). Carr, reconnu comme un défenseur acharné de la liberté d’expression, a clairement exprimé ses intentions pour son mandat : déconstruire ce qu’il appelle le “cartel de la censure”. Cette croisade inclut des géants de la technologie comme Facebook, Google, Apple et Microsoft.
Brendan Carr, un avocat spécialisé dans le droit réglementaire et républicain de longue date, a été nommé en 2017 à la FCC par Trump lors de son premier mandat. Depuis, il n’a jamais caché son hostilité envers les géants technologiques, accusés de restreindre la liberté d’expression. Sa nomination à la tête de la FCC pourrait entraîner des changements significatifs dans la manière dont ces entreprises opèrent, surtout avec l’appui d’Elon Musk, fondateur de Starlink, qui a également critiqué ces plateformes pour leur suppression présumée de contenus.
Lutte contre le “cartel de la censure”
Les idées de Brendan Carr ne s’arrêtent pas là. Depuis sa plateforme de médias sociaux, X, il a déclaré sa volonté de “restaurer les droits de libre expression pour tous les Américains”, un acte de défi envers ce qu’il perçoit comme un monopole des informations.
- Carr a déjà pris position contre la réintroduction des règles de neutralité du net, abrogées sous la première administration Trump.
- Il a également montré son désaccord avec la décision de retirer une subvention de 885 millions de dollars à Starlink, appelant cette décision une erreur stratégique à l’encontre du développement numérique des régions rurales.
Aussi, Carr a soutenu la régulation des grandes chaînes de télévision, se joignant à Trump dans ses critiques sur les éventuels biais politiques des réseaux comme CBS et ABC. L’idée est de protéger, selon eux, les téléspectateurs d’une potentielle partialité médiatique.
Starlink, dont le service Internet est déployé à partir de satellites, pourrait bénéficier des projets économiques fédéraux, surtout si Carr parvient à convaincre la FCC de réinstaller ces subventions. Son argument principal repose sur l’importance d’étendre l’accès Internet aux régions rurales peu couvertes.
Un avenir marqué par des réformes audacieuses
Avec les élections de 2024 approchant à grands pas, la nomination de Carr pourrait renforcer la vision de Trump pour une Amérique moins régulée et plus innovante sur le plan technologique. Pour cela, il prévoit de lever ce qu’il décrit comme des obstacles réglementaires, considérés comme nuisibles au développement économique et à l’innovation.
Le document Projet 2025, rédigé par la Heritage Foundation, une organisation conservatrice, illustre les ambitions de Carr pour la FCC. Voici quelques objectifs qui sont mentionnés :
- Réduire l’influence des grandes entreprises technologiques pour favoriser un équilibre concurrentiel.
- Favoriser la sécurité nationale en sécurisant les infrastructures de communication.
- Garantir que la FCC soit responsable et efficace dans ses tâches.
Il est à noter que le climat actuel de la FCC est majoritairement démocratique, avec un rapport de force de 3 à 2. Cependant, cet équilibre pourrait basculer dès l’année prochaine avec de nouvelles nominations par Trump. Cette transition pourrait ouvrir la voie à un changement de paradigme au sein de l’organisme.
Impact sur les consommateurs et les acteurs de l’industrie
Les projets de réforme de Carr, s’ils sont menés à bien, pourraient également avoir des répercussions importantes sur les consommateurs et les industries technologiques. Déjà, de nombreux experts s’inquiètent des conséquences possibles d’un affaiblissement des réglementations sur la neutralité du net. Cela pourrait entraîner une segmentation des utilisateurs en fonction de leur capacité à payer pour un meilleur service, ou voir des sites ou services moins accessibles selon la volonté des FAI.
Pour les grandes entreprises technologiques, ces changements réglementaires pourraient impliquer de repenser certaines de leurs politiques internes afin de se conformer aux nouvelles directives fédérales. Carr, en collaborant avec les différents acteurs industriels et politiques, poursuit une stratégie qui pourrait remodeler le fonctionnement des plateformes numériques et des technologies de communication aux États-Unis. Dans un contexte toujours plus tendu entre les notions de régulation gouvernementale et d’innovations technologiques rapides, la nouvelle direction de la FCC pourrait être un indicateur de la définition future des droits numériques et de la liberté d’expression pour les citoyens.