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La pénurie de semi-conducteurs n’est pas près de finir. Un sujet de désolation pour les industries de haute technologie, à commencer par les fabricants de téléphones intelligents et d’ordinateurs. Lors du salon mobile de Barcelone, elles ont fait part de leurs inquiétudes. La guerre en Ukraine ne fait qu’aggraver le problème, retardant les importations et prolongeant les ruptures de stock. Tour d’horizon.
Un marché sous tension exacerbé par la guerre
Quand est-ce que le manque de puces va se terminer ? Les entreprises du secteur électronique exhortent les consommateurs à la patience. La persécution de l’Ukraine par la Russie risque de bouleverser les marchés pour une durée indéterminée. L’Ukraine est une source de matières premières nécessaires à la fabrication de puces électroniques.
Les principales causes de la pénurie
Au salon de Barcelone, les experts et les grands patrons du high-tech ont été invités à débattre sur la question. Il est très probable que les complications vont se poursuivre, disent-ils. La demande croissante en produits high-tech et la crise de la pandémie sont les principaux facteurs responsables du déficit d’approvisionnement en semi-conducteurs à l’échelle mondiale. Depuis 2020, le télétravail a explosé un peu partout dans le monde. D’une part, les mesures de confinement pour freiner la propagation de la maladie ont eu pour effet d’augmenter la demande en biens informatiques et en outils de divertissement numérique, dont les smartphones. D’autre part, les logistiques de transport ont été mises à mal par le confinement, d’où la pénurie de puces.
Rupture de stock de smartphones neufs
Le premier secteur à subir de plein fouet l’impact du Covid-19 est la fabrication automobile. Mais les secteurs du numérique et de la téléphonie mobile sont également à la traîne. Les smartphones de dernier cri sont traditionnellement associés au luxe et au prestige. Malheureusement, les consommateurs aisés vont devoir se rabattre sur le marché de l’occasion.
L’acquisition de smartphones est devenue toute une affaire. Les biens numériques à la mode comme le smartphone, la montre connectée et les enceintes manquent à l’appel. En France, le marché des smartphones a accusé une baisse de 3,2 % entre septembre et décembre 2021, passant de 375,1 à 363,1 millions d’unités vendues. La baisse a été de l’ordre de 11 % en Chine au cours du même trimestre, selon une enquête de Counterpoint Research. Certes, les directeurs de commerce de Samsung et d’Apple ont publié des chiffres d’affaires insolents au titre de l’année d’exercice précédente. Mais ils ne se réjouiront pas longtemps puisque les nouvelles commandes de produits ont pris du retard.
L’impact de la guerre russo-ukrainienne sur les approvisionnements de puces
Les industries high-tech paieront le tribut de cette guerre, préviennent les analystes. Tant la Russie que l’Ukraine pèsent lourd dans l’économie mondiale au regard de leurs ressources stratégiques. L’Europe importe de la Russie des tonnes de palladium, un composant électronique difficile à trouver. L’Ukraine, de son côté, tient les fabricants de smartphones sous sa dépendance parce qu’elle fournit des tonnes de néon. Sans ce gaz précieux, impossible de produire du laser. Sans laser, certains semi-conducteurs ne pourront pas être conçus.
Les leaders du smartphone ont aujourd’hui à résoudre un casse-tête : la recherche d’alternative. Intel joue la carte de la diversité, en puisant dans plusieurs sources d’approvisionnement pour produire ses puces. Le néerlandais ASML utilise la même carte. L’Ukraine ne représente qu’un cinquième de ses achats de néons, assure son porte-parole au salon mobile de Barcelone. D’autres comme la firme coréenne Samsung jouent la carte de l’investissement qui devra attendre trois ans avant de porter ses fruits. Le bon fonctionnement d’une chaîne de fabrication de puces exige des ingénieurs qualifiés.