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L’explosion des décors virtuels bouleverse le monde du cinéma. Telle scène évoque un paysage de falaises rougeoyantes typique du Far West ou un logement à flanc de colline en Californie, alors que le tournage s’est déroulé en plein milieu de Paris. Si incroyable soit-il, le rendu 3D est criant de réalisme. Les géants du streaming (vidéos à la demande) se taillent la part du lion sur ce marché émergent.
Un artifice inventé par Disney
Des explorateurs de l’espace foulent le sol de Mars, la tête enveloppée de scaphandre. Telle est la scène qui apparaît dans le court-métrage intitulé Human Space Exploration qui sortira courant février. Le commanditaire du film est l’Agence spatiale européenne, tandis que la production est assurée par la société Duck. La terre désertique, les rochers rouges imposants… On croirait que les acteurs ont quitté vraiment la planète terre. Pourtant, c’est un agréable trompe-l’œil puisque le plateau se passe en réalité à… Paris ! Le plateau est projeté sur un écran numérisé haute définition. C’est la technologie du décor virtuel. Le mérite de l’invention revient à Walt Disney qui l’a utilisée pour la première fois dans sa série The Mandalorian.
La technologie du décor virtuel : comment ça marche ?
Il s’agit de créer une fabuleuse mise en scène. Aucune approximation n’est tolérée. La synchronisation de l’arrière-plan numérisé avec l’espace visuel doit être parfaite. Les images doivent être de haute fidélité. Un seul décalage, et le masque tombe. Le regard du téléspectateur est impitoyable. Les décors virtuels sont à mettre en place avant la venue des acteurs sur le plateau. Ainsi, ceux-ci peuvent plonger directement dans l’univers 3 D.
Le décor peut être une scène filmée ou inventée de toute pièce sur ordinateur. Il sera composé de couches superposées appelées pelures. Les spécialistes d’effets spéciaux mentionnent que le décor virtuel résout le problème de la parallaxe dû au décor figé. Avec cette solution de tournage high-tech, le décor sur le plateau bouge lorsque les comédiens changent de position. En effet, la caméra 3D qui projette l’écran virtuel sur le plateau et la caméra de tournage sont raccordées l’une à l’autre.
Une solution de secours durant la crise sanitaire
La technologie des montages virtuels a eu le vent en poupe au cours des trois dernières années. Les conditions sanitaires empêchaient les acteurs de faire leur travail, notamment lorsque les lieux de tournage étaient dispersés de part et d’autre de la planète. Il a fallu inventer une solution alternative. En projetant le plateau sur un décor virtuel, les réalisateurs peuvent changer aisément de décor et tourner une dizaine de scénarios en une journée. Le résultat a dépassé les espérances. La projection d’écrans 3D qui était initialement conçue comme solution de secours pour se plier aux contraintes sanitaires a permis à plusieurs titres de films de voir le jour. Et naturellement, les producteurs de sciences fictions sont les plus heureux.
Écran virtuel : un nouveau marché que les géants du streaming se partagent
Manifestement, les producteurs de films fondent beaucoup d’espoirs sur cette technologie révolutionnaire. Outre Disney, Amazon, Apple et Netflix s’y mettent également. Netflix, l’empereur des séries et des longs-métrages, a soutenu des activités de recherche et développement de certains réalisateurs. Les poids lourds du streaming s’engagent ainsi sans merci dans la guerre des écrans 3D. Le jeu en vaut la chandelle, au motif qu’une famille américaine s’abonne en moyenne à 3 ou 4 services de vidéos à la demande. Une somme respectable de 118 milliards de dollars sera investie par l’industrie. Les résultats attendus ne sont pas un mystère : gain de temps, productivité et originalité des mises en scène.
