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Le secteur de l’industrie d’équipements fait face actuellement à une pénurie de matières premières. Le déficit le plus criant concerne les semi-conducteurs, qui sont nécessaires à la fabrication de nombreux produits de haute technologie. Face à ce problème, de plus en plus de consommateurs se rabattent sur les biens numériques reconditionnés. Le recyclage et la réutilisation redeviennent à la mode. Les détails dans cet article.
Rupture de stock pour les biens d’équipement
Plus d’un consommateur sur deux s’est plaint de la difficulté pour trouver le produit électronique qu’il recherche. C’est ce qui ressort d’une étude de fraîche date conduite par Gfk. Les imprimantes, les enceintes acoustiques et les smartwatch sont les produits pour lesquels le stock est le plus souvent épuisé. Outre les biens numériques, les biens éléctro-ménagers ont également souffert d’une rupture de stock en 2021. Aucun canal de distribution n’est épargné, aussi bien l’e-commerce que les points de vente physiques, souligne l’étude.
Les causes principales de la pénurie
Alors que la demande en produits électroniques explose littéralement au cours de ces dernières années, l’industrie high-tech se trouve confrontée à un manque de matières premières. Le télétravail est devenu une tendance lourde dans plusieurs pays du monde. La progression de l’épidémie du coronavirus a contraint les entreprises à repenser la répartition et l’organisation de la main-d’œuvre. L’option du travail à distance est proposée aux employés qui le souhaitent. Ce qui s’est soldé par une hausse des achats d’ordinateurs portables, de tablettes et de smartphones en 2020. Tout cela, joint à la crise de l’environnement qui a poussé les gouvernements à durcir les lois sur l’exploitation des ressources, explique la raréfaction des semi-conducteurs et corrélativement des produits high-tech.
Le malheur des industriels a fait le bonheur des acteurs du reconditionné
La pénurie de semi-conducteurs a entraîné une déperdition de clientèle pour les boutiques high-tech. Selon Gfk, plus d’un quart des sondés n’ont pas attendu le prochain arrivage pour acheter. Ils ont fait leurs courses dans une autre enseigne ou se sont tournés vers les produits de seconde main ou reconditionnés. Le renoncement à l’achat est également rapporté. Comme on s’en doute, le secteur des téléphones reconditionnés a eu un regain d’intérêt : 3 millions d’unités vendues, contre 2,58 millions en 2020 ; le coût d’acquisition est passé de 274 euros à 279 euros en moyenne.
En comparaison, le marché du neuf enregistre une régression du volume de vente de 10 % sur les trois dernières années (2019-2021), compensée, il est vrai, par une hausse du prix unitaire de 5 %. Ces chiffres sont révélateurs d’une nouvelle habitude de consommation : les Français paient plus cher pour leurs smartphones et ne rechignent plus à acheter les mobiles recyclés.
Le marché est en excellente santé malgré la pénurie de matières premières
Tel est l’enseignement qu’on peut tirer de l’étude de Gfk. Le marché des biens d’équipement domestiques a progressé de 3 % par rapport à l’an 2020 et de 4 % par rapport à l’an 2019. Les entreprises du secteur ont réalisé un chiffre d’affaires total de 29,6 milliards d’euros, et ce, même si les semi-conducteurs venaient à manquer.
En ventilant les données, les ventes de télévisions, de matériels photographiques et de produits audio ont représenté 4,8 milliards d’euros en 2021. Les ventes de téléphones intelligents et de smartwatch, quant à elles, ont totalisé 8,1 milliards d’euros. Celles des biens informatiques comme l’ordinateur sont estimées à 5,8 milliards d’euros. Toutes ont progressé, à l’exception de l’informatique. Mais même pour ce secteur, le bilan est réjouissant puisque les recettes sont supérieures de 10% à leur niveau d’avant la crise.