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Mastication, éclatement de papier à bulles, tapotement, frottement, chuchotement… Ces sons, connus sous le nom d’ASMR, se répandent sur YouTube de façon exponentielle. Qu’on les apprécie ou qu’on les déteste, ces vidéos ont un effet apaisant sur le corps humain selon les scientifiques. En d’autres termes, elles peuvent être bénéfiques aussi bien pour la santé physique que mentale. Explications.
Qu’est-ce que l’ASMR ?
De l’anglais « Autonomous sensory meridian response », l’ASMR ou réponse sensorielle méridienne autonome se décrit comme une sensation de picotements cérébraux qui commence dans le cuir chevelu avant de se propager dans l’ensemble du corps. Cette réaction, aussi connue comme l’ « orgasme du cerveau », se déclenche lors de l’écoute d’une séquence audiovisuelle obtenue à l’aide d’un enregistrement de divers bruits : bois brûlés, surfaces grattées, chuchotements, etc.
Malgré le développement de nombreux travaux scientifiques sur l’ASMR ces dernières années, on ne sait pas encore pourquoi certains sujets s’extasient rien qu’en écoutant des angles frottant un micro alors que d’autres n’y sont pas sensibles.
L’ASMR : une pratique apaisante qui agit sur le cerveau
Selon des études menées en 2015 par l’Université de Swensea, en Grande-Bretagne, l’ASMR peut apaiser certains troubles comme l’anxiété et l’insomnie. À l’issue du sondage, les chercheurs constataient que :
- 78 % des sujets utilisaient ce type de vidéo pour s’endormir ;
- 70 % se servaient de l’ASMR pour réduire le stress ;
- 30 % pour soulager la fatigue et les douleurs.
Qu’à cela ne tienne, la majorité des personnes sondées déclaraient utiliser l’ASMR pour se détendre. Les scientifiques ont donc pu prouver que ce type de contenu a une visée de relaxation et d’apaisement.
Quels sont les impacts de l’ASMR sur l’organisme ?
Les recherches se poursuivent à l’Université britannique Anglia Ruskin afin de déterminer les manifestations physiques de l’ASMR. L’étude se basait sur la comparaison des réactions corporelles d’un groupe d’individus étant sensibles à l’ASMR et un autre affirmant ne rien ressentir face aux vidéos de ce genre.
A l’issue des analyses, les chercheurs ont observé les résultats suivants :
- Le rythme cardiaque des personnes sensibles à l’ASMR est moins élevé par rapport à l’autre groupe, soit une baisse d’environ 3,40 battements/minute.
- Leur conductance cutanée (activité électrique à la surface de la peau) a augmenté.
- Le groupe sensible aux vidéos ASMR est plus calme.
C’est donc prouvé scientifiquement, le fait d’écouter une vidéo de ce genre permet de réduire le rythme cardiaque de façon significative.
L’ASMR : un processus actif ou passif ?
D’autres chercheurs des universités de Winnipeg et de Toronto ont réalisé des études plus poussées afin de déterminer si le processus provoqué lors de l’écoute de l’ASMR est actif ou passif. Ils ont procédé de deux manières :
- Des sujets ont passé un test de « Mindful attention awareness scale » ou MAAS afin de déterminer leur état de conscience et leur capacité d’attention à un moment défini.
- Les résultats ont été ensuite combinés avec l’échelle Toronto MindfulScale (TMS) pour mesurer les états de conscience (curiosité) des sujets.
À l’issue de ces processus, les personnes sensibles à l’ASMR ont montré un état de curiosité et d’attention plus élevé ainsi qu’une augmentation des émotions positives. Ces résultats signifieraient donc que les vidéos ASMR pourraient être qualifiées comme un processus cognitif « actif ».
La question que l’on se pose maintenant est de savoir si l’ASMR pourra compléter les soins et les thérapies qui participent à notre bien-être général.
Photos: ladn.eu
Vidéos: youtube.com